Je me suis toujours demandé ce qui pouvait bien attirer tant de monde en Méditerranée. Sans doute est-ce l’idée de se perdre dans le bleu infini de la mer Égée, ou la promesse des vestiges antiques à chaque recoin d’île. Et puis, un jour, un yacht est apparu dans ma vie. Un yacht, vous dis-je, comme ceux des milliardaires russes ou des hommes politiques en fuite. Et pourquoi pas, après tout? Les côtes de Crète n’attendaient que d’être explorées.
Le premier jour, nous avons mis les voiles depuis Héraklion. Le soleil brille, l’air sent la mer et l’aventure. Dès les premières heures, je m’aperçois que je suis fait pour cette vie. Le yacht glisse sur les vagues comme une caresse sur la peau. La Crète, cette île aux mille visages, défile sous nos yeux émerveillés. Les falaises abruptes, les criques secrètes, chaque paysage semble sorti d’un rêve.
Seconde escale : Agios Nikolaos. Ici, l’eau est d’un bleu cristallin, presque irréel. Nous accostons et partons explorer les rues étroites de ce petit village qui semble figé dans le temps. Un café frappé à la main, je m’imagine héros d’un roman grec, perdu entre les pages d’une histoire que j’aurais aimé écrire.
Le troisième jour, le vent nous pousse vers l’ouest, jusqu’à la baie de Balos. Un endroit que l’on pourrait croire créé pour Instagram, si ce n’était sa beauté si authentique, si brute. Nous plongeons dans cette eau turquoise avec une joie enfantine. On oublie tout, les crises de milieu de vie, les doutes existentiels ; il n’y a plus que l’instant présent, suspendu dans cette mer d’azur.
Et puis vient Elounda. Ici, le luxe se mêle à la simplicité, le passé rencontre le présent. Un dîner face à la mer, les étoiles comme seule lumière. Le vin coule à flots, les rires éclatent. On se sent vivant, pleinement vivant, dans cette parenthèse enchantée que seuls les voyages savent offrir.
Chaque soir, je m’endors avec le doux clapotis des vagues en fond sonore, un calme bienvenu après les frasques de nos journées. La Crète, avec ses mystères et ses beautés, se dévoile un peu plus à chaque instant. C’est une île qui ne se donne pas, qui se mérite.
Le dernier jour, nous jetons l’ancre à Chania. Là, la ville nous accueille avec ses ruelles pavées, ses marchés animés, et son port vénitien. Une dernière balade avant de repartir, avant de quitter ce morceau de paradis que j’emporte désormais en moi.
Voilà, c’est ça, un voyage en yacht sur les côtes de Crète. C’est l’expérience de la liberté, de la beauté, et de la simplicité luxueuse. C’est aussi un peu le rêve de Proust revisité par une plume qui n’a pas peur de se brûler aux éclats de la modernité.